Projet de soutien au programme de lutte contre la tuberculose dans la province de Sekong
Le projet du SFE dans la province de Sékong a pour but de soutenir la mise en œuvre du programme national de lutte contre la tuberculose dont l’objectif est de permettre un accès équitable au diagnostic et au traitement pour toute la population de la province, afin de réduire la mortalité liée à la maladie.
Le SFE œuvre essentiellement au niveau des villages et des dispensaires de la province afin de former les responsables santé à la détection des cas suspects et à assurer le suivi des traitements au niveau local. Le SFE apporte également un soutien aux laboratoires des hôpitaux en organisant des formations techniques et en mettant en place un contrôle de qualité afin d’améliorer la qualité du diagnostic.
Projet
La tuberculose reste encore un problème important de santé publique au Laos. Les populations les plus pauvres, habitant des lieux reculés et souffrant souvent de malnutrition, sont les plus touchées et n’ont pour la plupart qu’un accès limité au dépistage et au traitement. Pour répondre à cette problématique, le programme national de lutte contre la tuberculose a été mis en place en se basant sur la stratégie « DOTS » développée par l’OMS. Son but est de réduire de manière importante la mortalité liée à la maladie en donnant accès à tous à un diagnostic de qualité et au traitement.
Objectifs:
Le SFE soutient le programme national de lutte contre la tuberculose dans la province de Sékong, l’une des plus pauvres du pays, au travers d’un projet qui a pour objectifs :
- l’amélioration de la détection des cas
- l’amélioration du suivi des patients
- l’amélioration de la qualité du diagnostic
Les activités
Un certains nombre d’activités ont été développées pour répondre aux objectifs en tenant compte des problématiques contextuelles : accès routier difficile, différents langages ethniques, croyances, niveau scolaire. Dans la province de Sékong, l’accès depuis les villages reculés des montagnes aux hôpitaux et aux dispensaires est très difficile et nécessite parfois plusieurs jours de marche. Les personnes ne se déplacent donc que rarement jusqu’au centre médical. L’amélioration du dépistage des cas suspects implique donc une sensibilisation locale des personnes.
Le SFE a mis en place une formation en plusieurs étapes pour les volontaires de santé et les personnes ayant une responsabilité dans les villages (chef de village). Ceux-ci apprennent à reconnaître les symptômes de la maladie, à prendre en charge les cas suspects en les dirigeant vers les centres de santé et à assurer le suivi quotidien de la prise du traitement. L’équipe mobile du SFE se rend donc dans toutes les zones de la province pour effectuer les formations. Le but est de former tous les volontaires santé de tous les villages de la province. L’équipe mobile en profite pour faire de l’éducation sanitaire dans les villages afin de faire connaître aux villageois la maladie, sa curabilité, les moyens de prévention et le traitement. Si des patients sont en cours de traitement, l’équipe mobile profite, lors de ses visites dans les villages, de vérifier si le traitement est pris correctement et contrôle la famille, en particulier les enfants à cause du risque élevé de contamination.
L’amélioration de la qualité du diagnostic nécessite un personnel médical performant. Le SFE organise des sessions de formation continue pour le personnel des laboratoires des hôpitaux afin de contrôler les aptitudes techniques et de répondre aux besoins techniques si nécessaire.
Par ailleurs la qualité du diagnostic dépend de la qualité des expectorations des patients. Différents facteurs peuvent altérer les crachats (e.g. longue exposition à la chaleur lors de l’acheminement des expectorations à l’hôpital de district) et rendre le diagnostic plus difficile. Pour palier à ce problème, une étude pilote a été mise en place pour tester la faisabilité des lames de diagnostic aux niveaux des dispensaires (plus proches des villages que les hôpitaux). Ceci devrait permettre d’augmenter la qualité du diagnostic et le nombre de cas détectés dans les zones reculées. Une formation sur la technique de diagnostic sur lame a été dispensée au personnel des dispensaires puis un travail de suivi est effectué pour vérifier la qualité des lames et évaluer si la stratégie est porteuse.
Les indicateurs
- L’impact des formations dans les villages devrait se traduire par une augmentation du nombre de personnes détectées issues des zones d’accès difficile.
- Le projet pilote de formation du personnel des dispensaires devrait montrer si cette approche permet d’obtenir une meilleure qualité des lames de diagnostic et améliore la détection dans les zones difficile d’accès.
- Les formations techniques du personnel des laboratoires devraient permettre une amélioration de la qualité des lames de diagnostic. Cette amélioration sera évaluée lors des contrôles de qualité effectués par le centre national de la tuberculose.